Rappelons que les cégeps anglophones sont peuplés aux deux tiers d’étudiants non anglophones. Frédéric Lacroix a démontré que, depuis le milieu des années 90, les cégeps anglais ont capté 95% de la hausse du nombre d’étudiants à Montréal. Alors que les cégeps francophones s’épuisent en recherche marketing et en diversification de leur offre de programme, un seul facteur est vraiment déterminant : l’anglais.
Il faut savoir que les anglophones du Québec ont toujours utilisé l’éducation comme moyen de conserver leur position dominante.
Selon l’historien Jean Philippe Croteau, l’existence de deux réseaux confessionnels, protestant et catholique, dont chacun était financé par les taxes foncières de la communauté qu’il sert, garantissait autrefois que les protestants anglophones, beaucoup plus riches en moyenne que les francophones catholiques, jouissent d’écoles mieux financées, donc plus attirantes.
Le néo-libéralisme a aujourd’hui succédé au colonialisme britannique. Le droit à la croissance braque les cégeps les uns contre les autres, et instaure une logique de concurrence qui fragilise le réseau collégial. Le bien commun et l’accessibilité à tous n’est plus la priorité.
https://www.journaldemontreal.com/2023/03/31/la-loi-101-peut-elle-sauver-les-cegeps-francophones
