Le favoritisme éhonté de Québec envers les universités anglaises

Cette histoire est emblématique de la posture générale du gouvernement du Québec face aux institutions anglaises qui sont chouchoutées et financées au-delà de toute mesure et de toute raison. Il faut voir dans ceci, je crois, l’expression d’un complexe d’infériorité tenace qui resurgit du vieux fonds canadien-français; les choses sérieuses, l’excellence, ne peuvent que se passer en anglais.

Car il faut voir dans les intentions budgétaires, je crois, une radiographie de l’intimité des convictions du gouvernement. Et ces convictions vont dans un sens bien précis, soit celui de faire des universités anglaises (McGill et Concordia) les universités d’élite, de référence, au Québec. Au centre-ville de Montréal, les gens auront le choix: étudier en anglais dans un site magnifique, patrimonial et grandiose (le Royal Vic) ou bien étudier en français dans un quartier en pleine perdition (l’UQAM). C’est une illustration puissante des conséquences désastreuses de la doctrine du « libre-choix » de la langue en enseignement supérieur.

J’y vois une trahison des idéaux de la Révolution tranquille, idéaux qui voulaient que les francophones puissent prétendre à l’excellence, même en étudiant en français. Mais quand l’on constate le favoritisme éhonté dont bénéficient les universités anglaises, tant du point de vue du financement par étudiant que de celui des investissements en infrastructures, il faut conclure que, manifestement, pour le gouvernement du Québec, cela n’est plus vrai.

https://lautjournal.info/20230414/le-favoritisme-ehonte-de-quebec-envers-les-universites-anglaises

Financement des universités: le manque de transparence du gouvernement

McGill, l’université la plus riche au Québec (et de très loin), dispose de 1 700 millions dans sa fondation (aux dernières nouvelles) et aurait pu à la fois acheter le site et le rénover, à même ses propres fonds. Les 620 millions de dollars que Québec donne à McGill aurait pu être investi à l’UQAM, qui en a rudement besoin.

Cette histoire est emblématique de la posture générale du gouvernement du Québec face aux institutions anglaises qui sont chouchoutées et financées au-delà de toute mesure et de toute raison. Il faut voir dans ceci, je crois, l’expression d’un complexe d’infériorité tenace qui resurgit du vieux fonds canadien-français; les choses sérieuses, l’excellence, ne peuvent que se passer en anglais.

https://www.journaldemontreal.com/2023/04/02/financement-des-universites-le-manque-de-transparence-du-gouvernement

McGill français, version 2023

La création de l’UQAM avait contribué à créer un Quartier latin francophone. Aujourd’hui, comme le fait remarquer le chercheur militant Frédéric Lacroix, dans la revue Action nationale (numéro de mars), « tout le quartier autour […] est en état de décrépitude avancée ».

À l’image du français et de ses institutions universitaires qui semblent de plus en plus négligés ? Créée peu après l’UQAM, en 1974, Concordia était considérée comme son pendant anglophone. Même but : améliorer l’accès aux études universitaires.

Au départ plus populeuse, l’UQAM perdit du terrain graduellement face à Concordia. À partir de 2018, les effectifs de celle-ci « dépassèrent ceux de l’UQAM ». En 2022, Concordia avait 3494 de plus que l’UQAM, note Lacroix.

https://www.journaldemontreal.com/2023/03/23/mcgill-francais-version-2023

Comment et pourquoi l’UQAM est en train de s’effondrer

Frédéric Lacroix s’est imposé ces dernières années comme un chercheur indépendant indispensable quand vient le temps d’analyser la situation du français au Québec. L’Assemblée nationale a même récompensé d’un très beau prix son ouvrage Pourquoi la loi 101 est un échec.

Et il signe, dans la revue L’Action nationale de mars, un dossier exceptionnel et remarquablement documenté consacré à ce qu’il appelle « la chute de la maison UQAM ».

Il montre comment et pourquoi l’UQAM, qui était une des grandes réussites de la Révolution tranquille, et qui était le symbole de la démocratisation de l’éducation supérieure pour les francophones, s’effondre aujourd’hui. Et s’effondre avec l’UQAM une partie du Montréal francophone, comme en témoigne la situation catastrophique du Quartier latin.

https://www.journaldemontreal.com/2023/03/23/comment-et-pourquoi-luqam-est-en-train-de-seffondrer

Quand le gouvernement québécois finance notre assimilation

Le texte de Frédéric Lacroix publié le 21 mars en ces pages sonne l’alarme. Le secteur universitaire francophone perd dangereusement du terrain à Montréal. Ainsi, en 1995, année du référendum, l’Université du Québec à Montréal (UQAM) avait 13 956 étudiants de plus que Concordia. Vingt-sept ans plus tard, l’an dernier, c’est Concordia qui en avait 3494 de plus que l’UQAM. Pendant la même période, la clientèle étudiante de l’UQAM a baissé de 9,15 % et celle de Concordia a augmenté de 55,95 %.

Cela se passe alors que les deux universités sont des universités publiques, ce qui veut dire que le gouvernement québécois finance notre assimilation. Cela, autant au niveau universitaire qu’au niveau des cégeps.

https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/786380/libre-opinion-quand-le-gouvernement-quebecois-finance-notre-assimilation