Radio-Canada nous apprenait le 4 janvier 2023 que McKinsey, une firme américaine de « consultants », recevait énormément de contrats du gouvernement de Justin Trudeau. McKinsey a ainsi touché 66 millions de dollars en sept ans de la part de Justin Trudeau, comparativement à 2,2 millions en neuf ans sous Stephen Harper.
McKinsey est une multinationale qui est soupçonné d’avoir influencé les campagnes électorales (et la politique de gestion de la COVID19) françaises. Les sièges sociaux du cabinet McKinsey en France et du parti d’Emmanuel Macron ont d’ailleurs été perquisitionnées en décembre 2022.
Au Québec, McKinsey a « contribué à des décisions cruciales » durant la pandémie sans que l’on sache encore bien l’étendue du rôle que la firme a joué, ni les montants totaux des contrats qui lui ont été accordés.
Mais il est clair que la plus grande part des contrats accordés à McKinsey par Trudeau, soit 24,5 millions de dollars depuis 2015, l’ont été pour obtenir des « conseils » pour le ministère de l’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. L’Agence des services frontaliers (oui celle qui gère le chemin Roxham) a aussi eu recours à McKinsey.
Les ententes précises liant McKinsey à Ottawa ainsi que le contenu des rapports rédigés par cette firme sont gardés secrets (pour l’instant).
Il est plus que troublant d’apprendre que Dominic Barton, l’ex-patron (mondial) de McKinsey, semble avoir carrément dicté la nouvelle politique fédérale d’immigration visant à accueillir 500 000 immigrants par année au Canada. Pour citer Radio-Canada : « Cet automne, Ottawa a dévoilé un plan historique, avec l’objectif d’accueillir 500 000 nouveaux résidents permanents, chaque année, d’ici 2025 pour mettre l’accent sur la croissance économique. Une cible et des propos quasi similaires aux conclusions d’un rapport dévoilé en 2016 par un comité formé par le gouvernement fédéral. Un groupe de conseillers économiques, dirigés par Dominic Barton, alors grand patron mondial de McKinsey, avait été formé par Bill Morneau, l’ex-ministre des Finances. L’ancien ministre fédéral des Finances Bill Morneau observe le président du Conseil consultatif sur la croissance économique du gouvernement fédéral, Dominic Barton, en février 2017. Ce comité recommandait à Ottawa d’accroître graduellement l’immigration permanente à 450 000 personnes par année, notamment pour la dynamique du marché du travail. Le Canada accueillait alors environ 320 000 résidents permanents. À l’époque, publiquement, ce plan ne faisait pas l’unanimité au gouvernement. Le ministre de l’Immigration, John McCallum, parlait d’un chiffre énorme. Ce n’est pas moi qui pousse pour ça, disait-il. Rapidement cependant, et malgré les critiques en interne, on nous a dit que c’était le plan fondateur, assure l’une de nos sources. »
A noter que M. Barton est aussi le fondateur du Think Tank torontois « Century Initiative », groupe de pression représentant le milieu des affaires visant à faire passer la population canadienne à 100 millions d’habitants en 2100. Je parle du rôle du Century Initiative en immigration ici.
M. Barton, notons-le, a été nommé ambassadeur du Canada en Chine (pour services rendus?) par Justin Trudeau en 2019.
Il existe donc un lien direct, démontré, entre le Parti Libéral du Canada, le Century Initiative et la hausse démentielle des seuils d’immigrations décidé, sans consultation publiques, par Justin Trudeau. Et ce lien est McKinsey et le milieu des affaires torontois.
Il y a ici tous les ingrédients pour un retentissant scandale des commandites 2.0.
Le Parti libéral du Canada (PLC) ne semble avoir rien appris du premier scandale, ni rien oublié de ses méthodes de copinage. Le PLC, à vrai dire, traite le Canada comme sa chose, sa propriété privée. Pas étonnant, je crois, dans un pays qui est monarchique jusqu’au bout des ongles.
Apprendrons nous bientôt que McKinsey conseille Trudeau pour le chemin Roxham et que celui-ci fait partie des recommandations de McKinsey pour atteindre le fameux 100 millions d’habitants en 2100?
Reste aussi à savoir si McKinsey conseille le Québec en immigration. Car M. Legault a laissé entendre, à l’étonnement de plusieurs, qu’il songeait à hausser les seuils d’immigration au Québec afin de suivre l’exemple fédéral.
Voilà une bien mauvaise idée.
Qui conseille le premier ministre du Québec dans ce dossier? Voilà, je crois, une question légitime.