L’immigration de masse : la pompe à fric au service de l’élite

L’agressive campagne médiatique menée actuellement par une partie du patronat en faveur de l’immigration temporaire (exemples : ceci ou cela) a le mérite de nous rappeler les buts réels de la politique d’immigration de masse qui nous est imposée depuis trop longtemps. Cette politique sert les intérêts financiers de l’élite et n’est nullement au service du bien commun.

La politique d’immigration de masse n’a pas la rationalité économique qu’on lui prête communément, c’est-à-dire qu’elle n’apporte pas de bénéfices économiques collectifs. Du moins, pas avec les seuils excessifs qui sont les nôtres depuis plus d’une vingtaine d’années au Québec. Les dernières années ont d’ailleurs vu l’explosion en vol de tous les arguments économiques avancés pour la justifier (pénurie de main-d’œuvre, enrichissement collectif, maintien du ratio de dépendance, etc.), arguments qui ont été invalidés -par l’expérience et les faits- les uns après les autres. Et si l’on nous ressert encore les mêmes lignes à l’occasion, on voit bien que le cœur n’y est plus et que plus personne n’y croit.

L’utilisation de l’immigration de masse comme outil d’enrichissement de l’élite est bien décrite dans le livre de Peter Turchin « Le chaos qui vient : Élites, contre-élites et la voie de la désintégration politique » (Le cherche-midi, 2023), lecture que je vous recommande chaudement. Ainsi, selon lui, l’immigration de masse agit comme une « pompe à richesse » qui déprime les salaires réels de ceux qui se situent en bas de l’échelle sociale et transfère l’argent vers le haut : vers les propriétaires d’entreprises, d’immeubles à logement, les banques et, en général, vers ceux qui détiennent un capital substantiel. Le livre fourmille de références historiques passionnantes de ce phénomène.

Par exemple en France en 1250 (p.69) « l’appauvrissement des classes populaires s’est révélé fructueux pour les élites, qui tirent profit de rentes foncières élevées, de salaires bas et de la hausse du prix des denrées alimentaires. En d’autres termes, la surpopulation massive du XIIIe siècle avait créé une pompe à richesse alimentant les propriétaires terriens aux dépens des paysans ». Et aux États-Unis, autre exemple, après plusieurs décennies d’immigration massive, la « pompe à richesse » travaillant du bas vers le haut a été inversée efficacement par l’adoption de lois sur l’immigration en 1921 et 1924, qui ont permis de réduire l’offre de main-d’œuvre et d’augmenter les salaires réels sur « plusieurs décennies » (p.223).

Les arguments usuels (faux) en faveur de l’immigration de masse étant en panne, il ne reste donc maintenant que les virulentes sorties médiatiques de propriétaires d’entreprises qui viennent alternativement tenter de susciter la pitié ou nous menacer collectivement de ruine si leurs intérêts particuliers ne sont pas priorisés au détriment de ceux de la collectivité. Leur message est clair : réduire le nombre d’immigrants temporaires au Québec (il y en a plus de 616 000!) va entrainer de graves conséquences économiques. Cela, convenons-en, est peut-être vrai en particulier, mais est faux de façon globale.

Il faut plutôt regarder le portrait d’ensemble : réduire (drastiquement!) le nombre d’immigrants temporaires va bénéficier à l’ensemble de la société qui va voir la crise du logement s’atténuer (cela a déjà commencé), les loyers baisser, la pression sur les écoles et les services de santé diminuer et les salaires réels augmenter. Sans parler de la question du français.

Mais de tout cela, il n’est guère question dans les médias. C’est presque comme si ceux-ci étaient au service de l’élite.