En 2018, la Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault a remporté les élections et remplacé le Parti Libéral du Québec (PLQ) en promettant essentiellement deux choses : la laïcité et la réduction de l’immigration. Ces promesses ont été tenues, en partie, avec la minimaliste Loi sur la laïcité de l’État en 2019 et la légère réduction temporaire des seuils d’immigration permanents en 2019 et 2020.
En 2022, M. Legault a semblé rempiler sur ses promesses en immigration en affirmant que « plus de 50 000 immigrants » c’était « suicidaire » et que cela allait nous mener à la « Louisianisation ». Cela lui prenait donc un « mandat fort ». Ces fortes paroles ont fonctionné et la CAQ a récolté 90 députés aux élections générales de 2022.
C’est à partir de ce point de départ et la réalité actuelle que l’on constate, avec consternation, à quel point l’écart entre les paroles de M. Legault en 2018 et 2022 et la réalité de 2025 est grand, énorme, abyssal.
Le bilan démographique du Québec vient d’être mis à jour pour 2024 sur le site de l’Institut de la Statistique du Québec. On y apprend qu’en 3 ans (2022, 2023 et 2024), le solde migratoire externe du Québec a été de 493 097 personnes. Un demi-million de nouveaux immigrants ou 5,7% de la population en immigrants en 3 ans seulement!
En 2018, alors que M. Legault promettait de réduire l’immigration (« en prendre moins, mais en prendre soin »), le solde migratoire était de 83 200. Celui-ci a doublé depuis lors!
Depuis la prise de pouvoir par la CAQ en 2018, la population du Québec a augmenté de 772 746 personnes, soit de 9,3%. Hausse due entièrement à l’immigration. En 7 années de pouvoir caquiste, le Québec a accueilli (ou subi?) pour 15 ans et demi d’immigration au rythme promis de 50 000/an. Dans les 3 dernières années, il a accueilli l’équivalent de 10 ans d’immigration. De tels chiffres donnent le tournis et se comparent au taux de croissance de certains états africains (aucun de ces états ne va bien…).
Aucun peuple au monde-et encore moins une province à la culture chancelante- ne peut accueillir de tels volumes d’étrangers sans voir ses services publics se dégrader, ses enfants devenir minoritaires dans les écoles, l’islam politique –porté par la démographie- devenir de plus en plus intolérant et conquérant et l’intégration s’enrayer ou se faire à rebours, de l’ancienne vers la « nouvelle » majorité en train de se constituer.
L’immigration des dernières années est à mon avis la plus grave catastrophe à avoir jamais frappée le Québec français.
C’est une submersion démographique, le plan Durham en action. Pour de vrai.
Une catastrophe qui signe à assez court terme la fin du Québec français, à moins d’un changement de cap aussi radical qu’immédiat. Ce qui se trame à Laval et dans d’autres banlieues de Montréal avec la noyade démographique des francophones qui a cours, prend et va prendre racine partout au Québec. A ce rythme, en 2030, le Québec aura accueilli 1 million de personnes supplémentaires et sa population dépassera le 10 million de personnes. Les « kebs » seront alors minoritaires probablement dans toute la grande région de Montréal et à Québec, du moins dans les classes d’âge les plus jeunes, celle qui forment l’avenir de la nation.
Et alors que l’immigration explose d’un côté, les finances publiques implosent de l’autre; il semble évident que l’immigration ne nous enrichisse nullement, contrairement à ce qui l’on nous a répété pendant des décennies.
Le manque de vision de M. Legault, son manque de courage, la gestion de mononcle colonisé de la CAQ (que l’on voit partout, en économie dans la filière batterie par exemple et pas seulement en immigration) nous mène collectivement à la plus grande catastrophe de l’histoire du Québec et à une forme de suicide collectif.
Jamais, je crois, l’on a pu voir un tel écart-abyssal- entre le discours (« nationaliste ») d’un premier ministre du Québec et la réalité du Québec de 2025. L’écart est tel que son discours est en fait une forme d’inversion de la réalité. Lorsque l’on rajoute à cela l’absence totale de réaction conséquente de M. Legault et sa soumission absolue à Ottawa, force est de conclure une chose : M. Legault nous a trahis. Tout simplement.
Celui-ci aurait pu, par exemple, en réaction au déluge d’immigrants temporaires, fermer les vannes de l’immigration permanente (au lieu de les ouvrir à 65 000/an au lieu des 50 000/an promis), il aurait pu organiser un référendum sur l’immigration pour créer un rapport de force et rapatrier ce pouvoir, il aurait pu refuser d’émettre les Certificats d’acceptation du Québec pour ces centaines de milliers de personnes, il aurait pu… en faire beaucoup. Mais M. Legault a choisi d’opérer à l’intérieur des paramètres mentaux définis et autorisés par Ottawa, paramètres qui assurent que le Québec perde systématiquement. Il s’agit là d’une forme d’aliénation que l’on nommait autrefois « être colonisé », terme toujours d’actualité, selon moi.
Comme l’écrivait René Lévesque en parlant de Jean-Jacques Bertrand, premier ministre sous l’Union nationale en 1969 : « L’homme est sincère – Il est pétri de ce bonententisme minoritaire qui, chez toutes les générations d’avant comme d’après 1867, a fini par donner à notre résignation de faibles les vertueuses apparences de la tolérance civilisée et du respect de la liberté. Que ce soit devenu, à Montréal surtout, la liberté du renard dans le poulailler, cela il ne le sent pas. Ou pas assez pour rompre chez lui ce conditionnement de toute une vie à la possession tranquille des vieilles vérités de la survivance prudente où, à force de ne rien risquer, on finit par risquer tout, pour faire cadeau inconsciemment de l’avenir du Québec à notre minorité de plus en plus dominante et assimilatrice ».
M. Legault doit partir. Il a causé assez de dommages.