L’homme n’est pas une femme comme les autres

J’ai lu le dernier livre de Sophie Durocher, « Où sont les femmes? L’effacement du féminin dans l’espace public » publié aux Éditions du Journal.

L’idée de ce livre origine d’une image qui a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux (p.37) : « dans le métro d’une ville européenne, une femme en niqab, le corps entièrement enseveli sous un tissu noir, ne laissant voir que ses yeux et ses mains, est assise à côté d’une drag queen, portant une perruque de longs cheveux roux, un maquillage outrancier, des bijoux clinquants et une robe à paillettes. La « vraie femme se cache, la « fausse » femme s’exhibe. Aux deux extrêmes, on souhaite que les femmes soient le moins visibles possible, qu’elles prennent le moins de place possible ».

Cette image est en effet une métaphore visuelle; les femmes sont aujourd’hui prises lentement en étau entre, d’une part, un mouvement féministe néo-progressiste qui sacrifie tout à « l’inclusion » (incluant les femmes) et, d’autre part, l’islamisme, dont un des piliers est le refoulement des femmes de l’espace public.

A chaque page de ce livre, Mme Durocher met en évidence, dans un style combatif et clair, les insanités du néo-progressisme et la progression dans nos sociétés d’un islamisme qui avance hypocritement mais sûrement.

Ainsi, du côté gauche : le « miracle » de la grossesse masculine (un mensonge pur et simple évidemment), l’effacement du mot « femme » remplacé par toutes sortes d’expressions se voulant « inclusives » mais résultant en l’abolition des femmes biologiques, la vulgarité et la déshumanisation qui résulte du nouveau vocabulaire « inclusif » proposé, par exemple, par la Société du cancer du Canada (« trou avant » pour désigner le vagin!) qui a pour effet de refouler dans le néant les femmes biologiques, etc.

Et, du côté droit: la propagation de la « pudeur » islamique en Occident qui, avec le voile, niqab et autres abayas cherche à contrôler les femmes et les effacer progressivement de l’espace public. La multiplication incroyable de ces symboles ostentatoires de misogynie et d’infériorité des femmes dans l’espace public au Québec depuis quelques années ne laisse pas de doute sur la prise de contrôle grandissante de mouvements islamistes sur une partie de la population musulmane installée chez nous.

Ces deux mouvements se conjugent et s’unissent, l’un servant d’allié et d’idiot utile à l’autre et la résultante est que les femmes sont de plus en plus prises entre le marteau islamiste et l’enclume woke.

Mme Durocher est particulièrement incisive lorsqu’elle aborde de front la réaction des « féministes » occidentales par suite du pogrom du 7 octobre 2023 en Israël, pogrom qui a été le plus grand massacre de juifs depuis la deuxième guerre mondiale et où le viol a été utilisé de façon particulièrement sordide par le Hamas comme arme de guerre pur humilier les juifs. À la suite de cet évènement, une bonne partie de la mouvance « féministe » occidentale s’est transformée en courant d’air et s’est rangée dans le camp des agresseurs soit explicitement, soit par omission. La solidarité féministe a été largement liquidée devant une idéologie « décoloniale » grotesque et binaire où les « blancs » (auxquels sont assimilés les juifs) sont considérés comme les « méchants » et où les palestiniens sont les « gentils ».

Un autre moment fort du livre est le traitement des avortements sélectifs en fonction du sexe, pratique courante dans certaines cultures où les filles sont perçues comme étant de moindre de valeur que les garçons et pratique qui s’est malheureusement installée tranquillement au Canada dans les dernières décennies. L’existence même de la chose est, comme le dit Mme Durocher, le plus grand tabou du féminisme (comme le lien évident entre celui-ci et l’immigration massive). Celle-ci en traite à la fois vigoureusement et avec doigté, montrant que l’on peut fort bien dénoncer l’avortement préférentiel des filles et tout en étant en faveur de l’avortement.

En résumé, vous êtes fatigué de la soupe néo-progressiste que l’on nous débite à grosses lampées à longueur de journée et voulez vous abreuver à quelque chose de plus vif et de plus tonique? Ce livre salutaire, écrit par une femme qui n’a pas froid aux yeux, est pour vous!