L’échec de la Loi sur la laïcité de l’État

Pour quiconque a une certaine idée du Québec, les temps actuels sont une sorte de lente et douloureuse visite chez le dentiste. On voit se multiplier sur plusieurs fronts les signes d’un pourrissement accéléré de notre situation collective.

Sur celui de la langue, l’anglais poursuit sans opposition notable son essor au Québec. Face à cela, le gouvernement de François Legault est dans un état de catatonie profonde.

Sur le front de la laïcité, le pogrom du 7 novembre 2023 déclenché par le Hamas a servi de bougie d’allumage à l’expression décomplexée d’un antisémitisme latent dans nos sociétés. Celui-ci triomphe maintenant au point où, chose impensable il y a peu, les juifs ne sont plus en sécurité à Montréal (qui aurait pu imaginer la chose il y a 10 ans seulement ?). Cet antisémitisme virulent n’est pas le vieil antisémitisme chrétien qui est à peu près totalement disparu en Occident depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, c’est un antisémitisme nouveau, d’importation, qui vient dans les bagages de l’immigration arabo-musulmane et qui est lié à l’implantation de l’islam dans nos sociétés. La « cause palestinienne », c’est-à-dire la désignation des juifs comme ennemis à éradiquer, sert aux islamistes d’axe unificateur pour l’oumma (la communauté des croyants).

A travers la cause palestinienne, l’antisémitisme joue ici un rôle parfaitement analogue à celui qu’il jouait en Allemagne nazie ; la désignation d’un ennemi sert à souder les troupes et à faire taire la critique interne. L’explosion de l’antisémitisme permet aussi de mesurer le degré avancé d’entrisme et d’implantation des diverses mouvances islamistes chez nous (au premier chef duquel on trouve les Frères musulmans) : on peut mesurer leur influence à la paralysie de plusieurs face aux débordements du campement « pro palestinien » à McGill par exemple.

Les anecdotes sont nombreuses.

Par exemple, un individu tristement connu a appelé publiquement au génocide des juifs dans les rues de Montréal et cela fut, incroyablement, sans conséquences pour lui (alors qu’il aurait dû faire un séjour en prison à mon avis).

Montréal a été récemment le théâtre de prières publiques massives, évènements qui servent de démonstrations de force aux islamistes.

L’Hôtel de Ville de Montréal rénové vient d’être inauguré et on y retrouve, stratégiquement placée, une femme en hidjab, habillée de façon à couvrir ses formes, au centre d’une toile censée représenter les citoyens de la Ville. Alors que le crucifix fut enlevé en 2019 pour donner suite à l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État, un autre symbole religieux, et un symbole misogyne de surcroit, est maintenant placé symboliquement au centre d’une image représentant les citoyens (fantasmés) de Montréal. Dans cette image, la femme non voilée, non islamiste, est tout simplement absente. La symbolique est forte, très forte. D’autres panneaux situés à l’extérieur portent essentiellement le même message.

Cette image est parfaitement conforme aux normes fréristes pour qui le corps féminin doit être effacé de l’espace public et indique que règne, dans l’Administration de Montréal, un degré important de soumission face à cette idéologie.

Les anecdotes se multiplient.

Il semble évident que la Loi sur la laïcité de l’État, à la portée très restreinte, est insuffisante pour faire contrepoids à un régime fédéral mettant les religions au centre de la vie publique et à une présence islamiste grandissante au Québec, présence qui arrive sur les talons d’une immigration hors de contrôle dans les dernières années. Avec les volumes d’immigration que reçoit actuellement le Québec, l’intégration est rendue un vœu pieux et cela ne touche pas seulement la connaissance et l’usage du français mais s’étend à tous les aspects de la culture.

Posons donc la question : sommes-nous face à l’échec de la Loi sur la laïcité de l’État ?